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Plus de 1100 viols par jour au Congo un peuple qui périt à cause sa richesse

Plus de 1100 viols par jour au Congo un peuple qui périt à cause sa richesse

 

En RDC, les chiffres font tourner la tête. D’après une récente étude publiée par l’École de Santé publique Johns Hopkins’ Bloomberg de Baltimor, 400.000 femmes ont été victimes de viol en RDC de 2006 à 2007, soit 1152 femmes par jour, 48 femmes par heure. À croire que dans ce pays, on viole comme on respire. Véritable arme de guerre, le viol a été utilisé à des fins stratégiques pendant les quinze années d'un conflit qui a fait près de 5 millions de morts dans la région des Grands Lacs. En violant une femme, c’est toute une société que l’on déstructure, ce sont des communautés que l’on détruit, des familles que l’on brise et des individus que l’on condamne en profanant ce qu’ils ont de plus intime. Les factions rivales – milices rwandaises ou congolaises, forces rebelles ou soldats de l’armée régulière – ont massacré, enlevé, exploité les femmes congolaises. Plus de 200.000 d’entre elles ont ainsi été violées de 1996 à 2006, selon l’ONU. Un bilan accablant qui a valu au Congo d’être qualifié de "capitale mondiale du viol" par Margot Wallström, représentante spéciale de l’ONU pour la violence sexuelle dans les conflits. La guerre s’est éloignée depuis l’accord de paix passé entre les rébellions et le gouvernement de Joseph Kabila en 2009. Les hommes ont déposé les armes, mais ils n’ont pas abandonné leurs vices. Le viol est alors devenu un fléau parmi les civils. Enfants, adolescentes, mères ou vieillardes. Ouvrières des villes ou travailleuses des champs. Petit garçon ou hommes parfois aussi. Nul n’est épargné. Les chiffres quantifient mais ne disent rien de l’opprobre qui s’abat sur les femmes dans ces communautés où l’on culpabilise les victimes plus que les criminels. Au-delà des blessures physiques et psychologiques, les femmes violées perdent leur dignité. Répudiées par leurs maris, chassées de leur village, elles sont nombreuses à être définitivement ostracisées. "Il vaut mieux être mort que d’être victime d’un viol commis par les FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] et leurs alliés, car cet acte constitue la pire des humiliations humaines", avait confié un membre de l’ethnie nianga, majoritaire dans la région du Nord-Kivu, aux agents de l’ONU lors d’une étude effectuée en septembre 2010. Les chiffres donnent un ordre de grandeur, ils révèlent l’ampleur du massacre, et encore, ils pourraient être revus à la hausse– il n’y a d'ailleurs en cela rien de surprenant à ce que le bilan de l’École Bloomberg soit largement supérieur aux dernières statistiques délivrées par l’ONU. Toutes les victimes ne témoignent pas, peu se font soigner et rares sont celles qui portent plaintes. Pourquoi le feraient-elles d’ailleurs ? Malgré la mise en place, en 2006, d’une législation répressive à l’égard des violences sexuelles, passibles en RDC de 5 à 20 ans de prison, les milices, groupes rebelles et civils continuent de violer en toute impunité. Depuis la guerre, les institutions restent chancelantes. À commencer par la justice. Si dans les campagnes les "arrangements à l’amiable" font office de justice populaire, dans les prisons, quelques billets peuvent facilement réduire une peine. Lors du tournage du webdocumentaire 'Congo: la paix violée' que j’ai co-réalisé avec Zoé Lamazou, Denise Siwatula, avocate pour la Synergie des Femmes pour les Victimes des Violences Sexuelles (SFVS), nous a confié que "les juges prennent les cas de violences sexuelles avec beaucoup de complaisance, certains ne sont pas assidus au travail, sans doute à cause de la corruption qui règne ici". Derrière les chiffres, il ne faut pas oublier qu’il y a Zyada, liane sublime de 34 ans qui voudrait épouser son violeur pour toucher une pension ; Denise, 16 ans, qui a arrêté l’école pour élever l’enfant du viol ; Gloria, 14 ans, séquestrée par un voisin un jour où la pluie était suffisamment forte pour recouvrir ses cris ; Nikuze, 20 ans, "détestée" par les siens parce qu’elle a osé porté plainte; ou la petite Ornella, pas plus haute que trois pommes et si jolie dans sa robe blanche, abusée par le fils de sa nourrice alors qu’elle jouait seule sur le sable noir de la cour. Elle n’avait que trois ans. Derrière les chiffres, il y a ces visages, et tant d’autres, ridées ou dans la fleur de l’âge, les peaux dures ou les masques fragiles, mais tous marqués à vie par la même offense. Les chiffres ne sont que des chiffres, qui ne disent rien de la honte, des blessures ou de l’humiliation mais qui ont, a minima, le pouvoir d’alerter. Si l’on s’en tient aux décomptes de l’École Bloomberg, une petite diza


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